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Les sugar daddies ont la cote auprès des universitaires montréalaises
Maxime Huard
Journal Métro
23 janvier 2013
«Le coût de la vie augmente, l’endettement étudiant est extrêmement élevé, et tous n’ont pas des parents qui peuvent subvenir à leurs besoins, analyse le porte-parole de Seeking Arrangement, Leroy Velasquez, joint au téléphone à Las Vegas. La fréquentation d’un sugar daddy devient une solution parmi tant d’autres afin de rembourser ses dettes.»
Un avis que partagent manifestement de nombreuses universitaires au pays. En 2012, le site a vu le nombre d’étudiantes canadiennes augmenter de 38 % parmi ses membres. L’option se veut d’autant plus alléchante que les étudiants (hommes et femmes confondus) s’inscrivent gratuitement sur le site. Il en coûte 60 $ par mois pour la clientèle des sugar daddies ou sugar mommies.
Alors que plusieurs organisations américaines dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une incitation à la prostitution, SeekingArrangement se présente comme une alternative tout à fait légitime à l’occupation d’un emploi durant ses études.
Les étudiantes montréalaises seraient de plus en plus nombreuses à recourir aux services d’un sugar daddy afin de payer leurs études.
C’est ce que laisse entendre le palmarès 2012 des universités canadiennes les mieux représentées parmi la clientèle du site SeekingArrangement.com, un portail qui encourage, entre autres, les jeunes femmes à payer leurs études en fréquentant un homme mature.
Trois universités montréalaises se classent parmi les 20 institutions dont proviennent le plus de nouvelles membres du site de rencontre. L’Université de Montréal et l’UQAM figurent respectivement en 20e et 13e position, alors que l’Université McGill se hisse au 4e rang avec 148 abonnés de plus au service en 2012.
«Nos sugar babies (les jeunes abonnées) peuvent gagner jusqu’à 3 000 $ par mois en côtoyant un homme plus vieux, ne serait-ce qu’une ou deux fois par mois. C’est plus payant que certains emplois à temps plein, et ça libère du temps pour la vie académique», fait valoir M. Velasquez.
«Et de toute façon, le sexe n’est pas du tout un préalable aux rencontres sur le site», ajoute-t-il, précisant que certains couples ne se voient que dans le cadre de soupers, de loisirs ou d’événements officiels.
Et comme quoi l’amour peut naître d’une relation «sucrée», SeekingArrangement reçoit chaque année une douzaine d’invitations à des cérémonies de mariage de ses abonnés.
8/1 : À Montréal, près 16 500 jeunes femmes sont abonnées à SeekingArrangement.com contre 2 000 «sugar daddies», un ratio de 8 pour 1. Pour l’ensemble du Canada, ce ratio monte à 10 pour 1, 300 000 abonnées cherchant les faveurs de 30 000 hommes matures.
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Femme jeune et sexy cherche papa gâteauGabrielle Duchaine
La Presse
7 septembre 2012
Des sites de rencontres particulièrement controversés font leur entrée sur le marché québécois de la drague virtuelle. De jeunes femmes, parfois à peine majeures, y cherchent de manière totalement assumée des hommes riches pour les gâter, les introduire dans les hautes sphères de la société, les emmener en voyage ou carrément les faire vivre. En échange: «bonnes soirées», «rapprochements» et sexe, bien sûr.
Déjà populaire aux États-Unis, le concept attire de plus en plus d'abonnés de ce côté-ci de la frontière. Alors que les sites web américains lancent tour à tour des versions françaises, des sites «made in Québec» se jettent aussi dans la mêlée.
«Je cherche un homme qui n'a pas de limites. Un homme qui me couvrira de cadeaux, m'amènera dans les meilleurs restaurants et m'offrira des soirées mémorables.» Geny, 20 ans, n'emprunte aucun détour. Sur sa page personnelle, dans le site sugar-daddy.ca, la jeune Montréalaise annonce qu'elle veut du soutien financier de la part de ceux qu'elle rencontrera. Ils devront gagner un minimum de 250 000$ par année, parler français et être âgés d'au plus 50 ans.
La femme, jolie, qui termine une formation universitaire, promet d'être ouverte d'esprit... dans tous les domaines. Elle fait partie d'une nouvelle vague de Québécoises qui, en quête d'argent ou de cadeaux, cherchent en ligne un riche protecteur. Depuis quelques années, les sites web permettant de telles rencontres se multiplient dans la province.
En juin, le site SeekingArrangement.com, numéro 1 en la matière aux États-Unis, a mis en ligne une version française à l'intention des Québécois et des Français. Si le site a causé un tollé de l'autre côté de l'Atlantique, où on le considère comme une agence de prostitution, il est passé plutôt inaperçu ici. Le nombre d'adhérents a tout de même doublé dans la province depuis sa traduction pour atteindre 13 000 jeunes femmes en quête de richesse contre 2250 papas-gâteau. Sur leur profil, les hommes peuvent afficher leurs revenus et la somme qu'ils sont prêts à débourser pour leur protégée. Les filles, elles, déterminent leurs attentes et précisent jusqu'où elles sont prêtes à aller (sexuellement, notamment) en échange. «J'aime donner et recevoir de doux massages sensuels», écrit une adhérente de 26 ans. «Je suis une bombe sexuelle», dit une autre, âgée de 23 ans.
Des hommes «à succès»
À Outremont, l'entreprise Intermezzo Montréal gère le site ChicChéri.com, qui se présente comme «l'agence de rencontres pour hommes à succès qui ont réussi et jeunes femmes séduisantes désirant une relation qui sort de l'ordinaire, où chacun y trouve avantage». Ici, on n'affiche pas de salaire et on n'exige pas de somme d'argent. «Tout ce que les femmes savent, c'est que les hommes ont réussi», explique la directrice, Joan Paiement. Comme dans la plupart des sites du genre, c'est totalement gratuit pour les femmes. Les hommes doivent payer 2500$. «Nous avons un grand bassin de milliers de clients, dont la majorité dans la région de Montréal, la couronne nord ou la Rive-Sud. Nous en avons jusqu'à Québec», indique Mme Paiement.
Katherine*, future avocate âgée de 25 ans, y est inscrite. «Pour moi, la situation financière et professionnelle des hommes est très importante», confie la jeune femme.
Depuis son inscription, il y a environ un an, elle a fréquenté trois hommes, âgés respectivement de 60, 48 et 45 ans. Ni elle, ni eux ne cherchent une relation sérieuse. «Si ça adonne, tant mieux, mais le but est surtout de passer du bon temps et de vivre de nouvelles expériences.» Pour leur première rencontre, le plus vieux, de 35 ans son aîné, l'a invitée au restaurant. Ils ont convenu que leur relation ne fonctionnerait pas. «Il était trop âgé, dit-elle, mais nous restons bons amis.» Le deuxième l'a emmenée passer quelques jours à New York, toutes dépenses payées, afin d'apprendre à la connaître. Et le plus jeune lui a offert un week-end au chalet «avec des fleurs et un somptueux repas». «Il m'a traitée comme une vraie princesse», raconte Katherine. Elle voit toujours les deux. «Je ne m'attends pas à ce qu'ils me donnent de l'argent, assure-t-elle. Je veux quelqu'un qui va me faire voir de beaux endroits ou m'emmener en voyage et dans des concerts que je ne pourrais pas me payer.» La femme admet coucher avec eux.
Prostitution? Non, répond-elle. «Je ne me suis jamais sentie comme une escorte ou une prostituée avec les hommes que j'ai rencontrés. Bien sûr, ils espèrent des rapprochements. Mais si je ne veux pas, on ne passera pas à l'acte. Il n'y a pas de contrat qui m'oblige à le faire et les hommes ont toujours été respectueux.» Elle poursuit: «Un homme qui cherche une fille jeune et séduisante ne se fait pas traiter de proxénète. Alors pourquoi une fille qui a l'esprit ouvert et qui sait ce qu'elle veut est-elle automatiquement considérée comme une pute?»
«Tout s'achète»
Même s'il s'attend à des relations sexuelles, Éric, 37 ans, est aussi de cet avis. Depuis quelques mois maintenant, l'homme d'affaires originaire de Québec est inscrit sur sugar-daddy.ca. «Le but est de trouver une fille avec qui ça clique pour triper ensemble. Si elle veut que je lui achète un char, que je paye son loyer ou que je dépose 2000$ dans son compte au début de chaque mois pour la rassurer, je n'ai pas d'objection... après quelques rencontres, évidemment. J'ai des blondes qui m'ont coûté bien plus cher que ça. Et ça ne fait pas de la fille ma propriété.» Si, comme Katherine, il refuse de parler de prostitution, il admet toutefois que «tout s'achète» et que toutes les filles ne valent pas aussi cher. «Certaines demandent trop pour ce qu'elles sont», croit-il.
Ce qu'il cherche: une femme jolie, bien sûr, mais aussi épicurienne, complice, affectueuse et cultivée.
Cette dernière qualité est un préalable pour bien des hommes, selon Joan Paiement. «On a toutes sortes d'hommes sur notre site, mais tous veulent rencontrer des filles qui s'expriment bien, intelligentes et au fait de l'actualité, remarque-t-elle. C'est important puisqu'ils veulent parfois les amener dans leur monde à eux. Il faut qu'elles sachent se présenter et tenir une conversation.» Des employés de ChicChéri.com ont d'ailleurs des conversations téléphoniques avec toutes les candidates avant d'accepter leur inscription. Les hommes sont pour leur part rencontrés et leur profil, vérifié.
Agréable compagnie recherchée
Si certains cherchent une relation à long terme, d'autres ne veulent qu'une amourette, une compagne à temps partiel, voire une maîtresse. Certains sont mariés, d'autres célibataires. Comme les clients d'autres sites du genre, plusieurs voyagent beaucoup pour le travail. «Comme ils ne sont pas souvent chez eux, c'est difficile de garder une relation stable», explique Mme Paiement.
C'est justement à cause de son rythme professionnel débridé que Patrick*, 45 ans, s'est tourné vers un site de rencontres de ce genre. Il passe la moitié de l'année sur la route et n'aime pas fréquenter les bars pour draguer. «J'ai une vie un peu éclatée et je suis souvent seul, dit-il. J'aime bien passer mes soirées en agréable compagnie.» Son but: trouver des fréquentations dans les villes où il séjourne souvent. «Certaines filles veulent juste se faire sortir, d'autres préfèrent de l'argent. Ni l'un ni l'autre ne me dérange, tant que ça clique.» L'homme, qui gagne 300 000$ par année, raconte avoir de la difficulté à trouver une copine qui veuille être avec lui pour autre chose que son argent. «Les femmes que je connais sont comme des vautours. Elles tournent autour de moi juste parce que je suis riche, mais elles ne l'avoueront jamais. Au moins, avec les sites de sugar daddy, tout est clair et assumé. Pas d'hypocrisie.»
* Noms fictifs
Extraits de sites de rencontres
CE QU'ELLES CHERCHENT
KELLY, 20 ANS, DE MONTRÉAL
Elle cherche un homme âgé de 18 à 90 ans pour la soutenir financièrement.
Elle se décrit comme «souriante, simple et ouverte d'esprit».
«Je suis très ouverte alors j'attends vos propositions.»
LYDIA, 23 ANS, DE MONTRÉAL
Elle cherche un homme âgé de 30 à 45 ans qui gagne plus de 250 000$ par année.
Elle se décrit comme «une jolie jeune femme qui aime la vie, qui adore voyager et découvrir de nouvelles choses».
«Je veux un homme cultivé, généreux, qui aime la vie et voyager.»
LEXY, 24 ANS, DE QUÉBEC
Elle cherche un homme âgé de 19 à 90 ans pour la soutenir financièrement.
Elle se décrit comme «une petite Barbie blonde platine qui aime les vêtements un peut sexy, s'entraîner au gym et toutes les choses esthétiques».
«Je recherche un homme qui va prendre soin de moi et me gâter pour que je me sente comme une princesse. Dans ce cas, je serais toute à toi. Le mieux est qu'on ait chacun notre maison et qu'on se voit le plus souvent possible.»
CE QU'ILS CHERCHENT
BONNY, 53 ANS, DE SAINT-BASILE-LE-GRAND
Salaire annuel: entre 100 000 et 250 000$
Il cherche une femme âgée de 18 à 35 ans.
«Je pars pour le sud vers le 10 septembre... intéressée?»
DAN, 53 ANS, DE MONTRÉAL
Salaire annuel: entre 125 000 et 150 000$
Il cherche une femme plus jeune, sans préciser d'âge.
«Je suis prêt à gater une femme avec des repas, des rendez-vous galants, du magazinage et des voyages. Je ne veux pas de relation sérieuse.»
KERK, 46 ANS, DE SAINT-HIPPOLYTE
Salaire annuel: entre 100 000 et 250 000$
Il cherche une femme âgée de 27 à 35 ans.
«Je suis rendu à une étape dans la vie ou je peux me permettre les voyages et des balades en Harley.»
Note: Les citations ont été recopiées sur les profils internet des personnes concernées sans avoir été modifiées.
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