Wednesday 30 January 2013

Esclavage sexuel forcé

Réduite à l’esclavage sexuel

Michel Nguyen
Journal de Montréal
29 janvier 2013

Le procès de cinq proxénètes allégués s’ouvre au palais de justice

Pendant six mois, une ­Américaine de 25 ans a vécu l’enfer aux mains de ses proxénètes. Battue et violée à répétition, elle était aussi ­forcée de voler à l’étalage. Son arrestation l’aura finalement sauvée.

Ces faits, que la Couronne cherchera à prouver durant le procès de cinq hommes, seront «particulièrement difficiles à entendre», de l’aveu même de la poursuite. Au cœur de cette affaire se trouve un dénommé Evgueni ­«Genia» Mataev. L’homme de 39 ans fait face à des accusations de proxénétisme, de traite de personnes, d’agression sexuelle et de tentative de meurtre sur un client qui n’aurait pas payé une relation avec la femme, réduite à l’esclavage.

Esclave sexuelle

Sa proie, il l’a rencontrée à la fin de l’été de 2010, a relaté Me Pascal Dostaler, de la Couronne, hier. Mais la femme aurait vite découvert le vrai visage de Mataev. «Il fera d’elle son esclave, ­littéralement», a commenté le ­procureur.

Six mois d’enfer

Séquestrée, violée, vendue sur une base quotidienne et forcée de consommer des drogues dures, la femme a ­subi un véritable enfer, ­selon la preuve de la poursuite.Pour l’aider, quatre hommes dans la trentaine s’affairaient à exercer un contrôle sur la jeune femme, à des degrés différents.Vasilios «Billy» Mastoropoulos, Benjamin Oswald «Chino» Hernandez, Danial «Dan» Youssefi et ­Harold «My Nigga» Benoit ­subissent également leur procès.

Le calvaire de la jeune femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, ­aura commencé dans un ­appartement de ville Mont-Royal. Elle y est restée deux mois, a raconté Me Dostaler, ajoutant que, pendant un moment, elle avait été placée sous le joug d’une femme, elle aussi agressée par Mataev.

Tentative de meurtre

Elle sera ensuite emmenée à ­Côte-Saint-Luc, où se poursuivra son enfer, servant tantôt à des fins de lucre, tantôt tout bonnement au plaisir de ses bourreaux. Mataev se serait montré particulièrement violent avec sa victime, mais aussi avec les clients. En janvier 2011, il aurait ainsi tenté de tuer un homme qui n’avait pas payé une relation sexuelle avec la jeune femme. «Pour venger son honneur, il va le poignarder à deux reprises», a ­relaté la Couronne. Et, une fois le crime commis, la femme aurait étéforcée d’aller brûler les preuves sous un pont de Ville Saint-Pierre.

Sauvée par son arrestation

Elle aurait ensuite été confiée à Mastoropoulos. «Celui-ci est brutal et violent, et la force à commettre des vols dans des commerces», a révélé Me Dostaler.C’est lors d’un de ces vols que la jeune femme a été arrêtée par la ­police. Elle finit par se confier aux policiers, mettant ainsi fin à son ­calvaire.

La jeune femme devrait d’ailleurs venir témoigner devant la Cour, a annoncé Me Dostaler.

Le procès, qui se déroule au ­palais de justice de Montréal, est présidé par le juge Marc David, de la Cour supérieure du Québec.

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