Wednesday 30 January 2013

La Tour : réflexion sur l'exposition sur le blog d'Antoine Pekoe


Ci-haut : Antoine Pekoe dans toute sa splendeur



Antoine Pekoe, artiste extraordinaire et personnage coloré s'il en est un, m'a fait l'honneur de publier une page au sujet de mon exposition en cours, La Divine Tragédie : La Tour.

Je vous invite à le suivre pour des réflexions, des critiques formidables et étonnantes qui détonnent avec la grisaille populaire, sur son blog : Merci pour cette émotion, blog fort bien nommé, d'ailleurs.

Voici le lien de la page sur l'exposition La Tour :




Bonne lecture !

Esclavage sexuel forcé

Réduite à l’esclavage sexuel

Michel Nguyen
Journal de Montréal
29 janvier 2013

Le procès de cinq proxénètes allégués s’ouvre au palais de justice

Pendant six mois, une ­Américaine de 25 ans a vécu l’enfer aux mains de ses proxénètes. Battue et violée à répétition, elle était aussi ­forcée de voler à l’étalage. Son arrestation l’aura finalement sauvée.

Ces faits, que la Couronne cherchera à prouver durant le procès de cinq hommes, seront «particulièrement difficiles à entendre», de l’aveu même de la poursuite. Au cœur de cette affaire se trouve un dénommé Evgueni ­«Genia» Mataev. L’homme de 39 ans fait face à des accusations de proxénétisme, de traite de personnes, d’agression sexuelle et de tentative de meurtre sur un client qui n’aurait pas payé une relation avec la femme, réduite à l’esclavage.

Esclave sexuelle

Sa proie, il l’a rencontrée à la fin de l’été de 2010, a relaté Me Pascal Dostaler, de la Couronne, hier. Mais la femme aurait vite découvert le vrai visage de Mataev. «Il fera d’elle son esclave, ­littéralement», a commenté le ­procureur.

Six mois d’enfer

Séquestrée, violée, vendue sur une base quotidienne et forcée de consommer des drogues dures, la femme a ­subi un véritable enfer, ­selon la preuve de la poursuite.Pour l’aider, quatre hommes dans la trentaine s’affairaient à exercer un contrôle sur la jeune femme, à des degrés différents.Vasilios «Billy» Mastoropoulos, Benjamin Oswald «Chino» Hernandez, Danial «Dan» Youssefi et ­Harold «My Nigga» Benoit ­subissent également leur procès.

Le calvaire de la jeune femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, ­aura commencé dans un ­appartement de ville Mont-Royal. Elle y est restée deux mois, a raconté Me Dostaler, ajoutant que, pendant un moment, elle avait été placée sous le joug d’une femme, elle aussi agressée par Mataev.

Tentative de meurtre

Elle sera ensuite emmenée à ­Côte-Saint-Luc, où se poursuivra son enfer, servant tantôt à des fins de lucre, tantôt tout bonnement au plaisir de ses bourreaux. Mataev se serait montré particulièrement violent avec sa victime, mais aussi avec les clients. En janvier 2011, il aurait ainsi tenté de tuer un homme qui n’avait pas payé une relation sexuelle avec la jeune femme. «Pour venger son honneur, il va le poignarder à deux reprises», a ­relaté la Couronne. Et, une fois le crime commis, la femme aurait étéforcée d’aller brûler les preuves sous un pont de Ville Saint-Pierre.

Sauvée par son arrestation

Elle aurait ensuite été confiée à Mastoropoulos. «Celui-ci est brutal et violent, et la force à commettre des vols dans des commerces», a révélé Me Dostaler.C’est lors d’un de ces vols que la jeune femme a été arrêtée par la ­police. Elle finit par se confier aux policiers, mettant ainsi fin à son ­calvaire.

La jeune femme devrait d’ailleurs venir témoigner devant la Cour, a annoncé Me Dostaler.

Le procès, qui se déroule au ­palais de justice de Montréal, est présidé par le juge Marc David, de la Cour supérieure du Québec.

Un bon article qui démontre que le féminisme a encore toutes ses raisons d'être

J'entends souvent de jeunes femmes dire autour de moi (je vis dans la province de Québec au Canada), que le féminisme a peut-être été bien utile mais qu'il est désormais dépassé et n'a plus sa raison d'être.

Pauvres naïves.

Non seulement ces jeunes femmes dénigrent ainsi les efforts exceptionnels des féministes d'hier et d'aujourd'hui, mais elles font preuve d'un manque d'intérêt et de solidarité envers la majorité des femmes de la planète. Ces femmes elles ne réalisent pas la chance inouïe qu'elles ont de pouvoir s'exprimer, s'habiller, étudier s'épanouir comme elles l'entendent. Tout ceci, grâce aux efforts des féministes pour que les femmes puissent jouir des mêmes privilèges que les hommes.  Notre liberté reste encore fragile, comme l'explique si bien cet article de Josée Boileau au sujet du viol affreux d'une jeune femme de Delhi en décembre 2012.  Je le retranscris ici dans sa totalité :

Viol en Inde - Si près de nous

Josée Boileau
Le Devoir
7 janvier 2013

Elle a beau avoir eu lieu à l’autre bout du monde, la sauvage agression de décembre qui a entraîné la mort d’une jeune Indienne de 23 ans a bouleversé bien des gens, jusqu’au-delà des frontières. Pour les femmes, elle est un cruel rappel de la fragilité des acquis.

Le drame de cette jeune fille, battue et violée dans un autobus de Delhi aux côtés de son ami, lui aussi frappé à coups de barres de fer, a suscité en Inde une mobilisation sans précédent. Un réveil qu’on espère déterminant dans une société où l’accès à la modernité, qui implique l’égalité hommes-femmes, se bute à une tradition où la misogynie fait loi.

Des aspects de cette sordide histoire sont spécifiques à l’Inde, comme l’expliquait samedi notre correspondant Guy Taillefer. L’imbrication des inégalités au quotidien, l’indifférence de la classe politique aux maux sociaux, la dénonciation de modes de vie occidentaux sont autant d’éléments dont il faut tenir compte.

Néanmoins, la toile de fond de cette sordide affaire dépasse l’Inde, dépasse le viol, dépasse les chocs de civilisation. Ce qui est en jeu, ce qui touche tant, c’est la présence même des femmes dans l’espace public.

Nulle part au monde on ne trouvera un homme pour s’interroger sur son droit intrinsèque de sortir de sa maison, seul, pour marcher dans la rue, prendre les transports en commun, aller travailler, se divertir, manifester, même !, ou simplement flâner au grand air. Ce que l’on appelle vivre en société.

Pour la quasi-totalité des femmes de la planète, rien de tout cela ne va de soi. Même pour celles qui ne sont pas confinées à la maison, vivre dans l’espace public reste un dangereux pari. On voit à Mexico des autobus réservés aux femmes aux heures de pointe pour diminuer les agressions sexuelles. Dans plusieurs métropoles, même d’Europe, des taxis sont mis au service exclusif des femmes pour les protéger. Le printemps arabe nous a démontré les défis d’être une manifestante avec un grand E. Les milieux de travail sont des nids de harcèlement. Et presque partout, les places publiques sont des fiefs de rassemblement masculins. Quant aux bars…

La violence contre les femmes est une réalité si routinière en Inde qu’on n’en parle pas, écrivait encore notre collègue samedi. Cela, hélas, est vrai dans une foule de pays. Mais heureusement plus ici, où les agressions sont socialement perçues comme inacceptables. Une avancée gigantesque, mais que de batailles les féministes ont dû mener pour y arriver…


La violence ne dit toutefois pas tout de l’espace public. Au Québec, au Canada, subsiste tout un écart entre l’accès des hommes et des femmes au marché du travail, à la création, à des mandats électifs, aux responsabilités, aux prix, à la reconnaissance… Une affaire d’histoire, d’éducation, d’absence de modèles, de mentors, de réseaux, a-t-on expliqué depuis des années. Or que voit-on se repointer le nez, même de la bouche d’intellectuels ? La thèse essentialiste : au fond, les femmes, par leur nature, préfèrent la sphère privée à la vie publique. Plus confortable que de décortiquer le patriarcat !

À quoi il faut ajouter l’effacement suprême, que vient d’avaliser la plus haute cour du pays : celui du port du niqab devant les tribunaux. Notre Cour suprême qui rend acceptable, on croit rêver ! un marqueur de non-existence publique des femmes.

Pendant ce temps, d’autres meurent d’avoir été au cinéma, libre et tête nue, en bus, avec un amoureux… Non, l’Inde n’est pas si loin de nous.

Incitation à la prostitution ? Le phénomène des Sugar Daddies

Voici deux articles que je considère plutôt troublants au sujet d'un phénomène en vogue : inciter de jeunes étudiantes à faire appel aux services d'un "sugar daddy" afin de payer ses études.

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Les sugar daddies ont la cote auprès des universitaires montréalaises

Maxime Huard
Journal Métro
23 janvier 2013

«Le coût de la vie augmente, l’endettement étudiant est extrêmement élevé, et tous n’ont pas des parents qui peuvent subvenir à leurs besoins, analyse le porte-parole de Seeking Arrangement, Leroy Velasquez, joint au téléphone à Las Vegas. La fréquentation d’un sugar daddy devient une solution parmi tant d’autres afin de rembourser ses dettes.»

Un avis que partagent manifestement de nombreuses universitaires au pays. En 2012, le site a vu le nombre d’étudiantes canadiennes augmenter de 38 % parmi ses membres. L’option se veut d’autant plus alléchante que les étudiants (hommes et femmes confondus) s’inscrivent gratuitement sur le site. Il en coûte 60 $ par mois pour la clientèle des sugar daddies ou sugar mommies.

Alors que plusieurs organisations américaines dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une incitation à la prostitution, SeekingArrangement se présente comme une alternative tout à fait légitime à l’occupation d’un emploi durant ses études.

Les étudiantes montréalaises seraient de plus en plus nombreuses à recourir aux services d’un sugar daddy afin de payer leurs études.

C’est ce que laisse entendre le palmarès 2012 des universités canadiennes les mieux représentées parmi la clientèle du site SeekingArrangement.com, un portail qui encourage, entre autres, les jeunes femmes à payer leurs études en fréquentant un homme mature.

Trois universités montréalaises se classent parmi les 20 institutions dont proviennent le plus de nouvelles membres du site de rencontre. L’Université de Montréal et l’UQAM figurent respectivement en 20e et 13e position, alors que l’Université McGill se hisse au 4e rang avec 148 abonnés de plus au service en 2012.
«Nos sugar babies (les jeunes abonnées) peuvent gagner jusqu’à 3 000 $ par mois en côtoyant un homme plus vieux, ne serait-ce qu’une ou deux fois par mois. C’est plus payant que certains emplois à temps plein, et ça libère du temps pour la vie académique», fait valoir M. Velasquez.

«Et de toute façon, le sexe n’est pas du tout un préalable aux rencontres sur le site», ajoute-t-il, précisant que certains couples ne se voient que dans le cadre de soupers, de loisirs ou d’événements officiels.

Et comme quoi l’amour peut naître d’une relation «sucrée», SeekingArrangement reçoit chaque année une douzaine d’invitations à des cérémonies de mariage de ses abonnés.

8/1 : À Montréal, près 16 500 jeunes femmes sont abonnées à SeekingArrangement.com contre 2 000 «sugar daddies», un ratio de 8 pour 1. Pour l’ensemble du Canada, ce ratio monte à 10 pour 1, 300 000 abonnées cherchant les faveurs de 30 000 hommes matures.

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Femme jeune et sexy cherche papa gâteauGabrielle Duchaine
La Presse
7 septembre 2012

Des sites de rencontres particulièrement controversés font leur entrée sur le marché québécois de la drague virtuelle. De jeunes femmes, parfois à peine majeures, y cherchent de manière totalement assumée des hommes riches pour les gâter, les introduire dans les hautes sphères de la société, les emmener en voyage ou carrément les faire vivre. En échange: «bonnes soirées», «rapprochements» et sexe, bien sûr.

Déjà populaire aux États-Unis, le concept attire de plus en plus d'abonnés de ce côté-ci de la frontière. Alors que les sites web américains lancent tour à tour des versions françaises, des sites «made in Québec» se jettent aussi dans la mêlée.

«Je cherche un homme qui n'a pas de limites. Un homme qui me couvrira de cadeaux, m'amènera dans les meilleurs restaurants et m'offrira des soirées mémorables.» Geny, 20 ans, n'emprunte aucun détour. Sur sa page personnelle, dans le site sugar-daddy.ca, la jeune Montréalaise annonce qu'elle veut du soutien financier de la part de ceux qu'elle rencontrera. Ils devront gagner un minimum de 250 000$ par année, parler français et être âgés d'au plus 50 ans.

La femme, jolie, qui termine une formation universitaire, promet d'être ouverte d'esprit... dans tous les domaines. Elle fait partie d'une nouvelle vague de Québécoises qui, en quête d'argent ou de cadeaux, cherchent en ligne un riche protecteur. Depuis quelques années, les sites web permettant de telles rencontres se multiplient dans la province.



En juin, le site SeekingArrangement.com, numéro 1 en la matière aux États-Unis, a mis en ligne une version française à l'intention des Québécois et des Français. Si le site a causé un tollé de l'autre côté de l'Atlantique, où on le considère comme une agence de prostitution, il est passé plutôt inaperçu ici. Le nombre d'adhérents a tout de même doublé dans la province depuis sa traduction pour atteindre 13 000 jeunes femmes en quête de richesse contre 2250 papas-gâteau. Sur leur profil, les hommes peuvent afficher leurs revenus et la somme qu'ils sont prêts à débourser pour leur protégée. Les filles, elles, déterminent leurs attentes et précisent jusqu'où elles sont prêtes à aller (sexuellement, notamment) en échange. «J'aime donner et recevoir de doux massages sensuels», écrit une adhérente de 26 ans. «Je suis une bombe sexuelle», dit une autre, âgée de 23 ans.

Des hommes «à succès»

À Outremont, l'entreprise Intermezzo Montréal gère le site ChicChéri.com, qui se présente comme «l'agence de rencontres pour hommes à succès qui ont réussi et jeunes femmes séduisantes désirant une relation qui sort de l'ordinaire, où chacun y trouve avantage». Ici, on n'affiche pas de salaire et on n'exige pas de somme d'argent. «Tout ce que les femmes savent, c'est que les hommes ont réussi», explique la directrice, Joan Paiement. Comme dans la plupart des sites du genre, c'est totalement gratuit pour les femmes. Les hommes doivent payer 2500$. «Nous avons un grand bassin de milliers de clients, dont la majorité dans la région de Montréal, la couronne nord ou la Rive-Sud. Nous en avons jusqu'à Québec», indique Mme Paiement.

Katherine*, future avocate âgée de 25 ans, y est inscrite. «Pour moi, la situation financière et professionnelle des hommes est très importante», confie la jeune femme.

Depuis son inscription, il y a environ un an, elle a fréquenté trois hommes, âgés respectivement de 60, 48 et 45 ans. Ni elle, ni eux ne cherchent une relation sérieuse. «Si ça adonne, tant mieux, mais le but est surtout de passer du bon temps et de vivre de nouvelles expériences.» Pour leur première rencontre, le plus vieux, de 35 ans son aîné, l'a invitée au restaurant. Ils ont convenu que leur relation ne fonctionnerait pas. «Il était trop âgé, dit-elle, mais nous restons bons amis.» Le deuxième l'a emmenée passer quelques jours à New York, toutes dépenses payées, afin d'apprendre à la connaître. Et le plus jeune lui a offert un week-end au chalet «avec des fleurs et un somptueux repas». «Il m'a traitée comme une vraie princesse», raconte Katherine. Elle voit toujours les deux. «Je ne m'attends pas à ce qu'ils me donnent de l'argent, assure-t-elle. Je veux quelqu'un qui va me faire voir de beaux endroits ou m'emmener en voyage et dans des concerts que je ne pourrais pas me payer.» La femme admet coucher avec eux.

Prostitution? Non, répond-elle. «Je ne me suis jamais sentie comme une escorte ou une prostituée avec les hommes que j'ai rencontrés. Bien sûr, ils espèrent des rapprochements. Mais si je ne veux pas, on ne passera pas à l'acte. Il n'y a pas de contrat qui m'oblige à le faire et les hommes ont toujours été respectueux.» Elle poursuit: «Un homme qui cherche une fille jeune et séduisante ne se fait pas traiter de proxénète. Alors pourquoi une fille qui a l'esprit ouvert et qui sait ce qu'elle veut est-elle automatiquement considérée comme une pute?»

«Tout s'achète»

Même s'il s'attend à des relations sexuelles, Éric, 37 ans, est aussi de cet avis. Depuis quelques mois maintenant, l'homme d'affaires originaire de Québec est inscrit sur sugar-daddy.ca. «Le but est de trouver une fille avec qui ça clique pour triper ensemble. Si elle veut que je lui achète un char, que je paye son loyer ou que je dépose 2000$ dans son compte au début de chaque mois pour la rassurer, je n'ai pas d'objection... après quelques rencontres, évidemment. J'ai des blondes qui m'ont coûté bien plus cher que ça. Et ça ne fait pas de la fille ma propriété.» Si, comme Katherine, il refuse de parler de prostitution, il admet toutefois que «tout s'achète» et que toutes les filles ne valent pas aussi cher. «Certaines demandent trop pour ce qu'elles sont», croit-il.

Ce qu'il cherche: une femme jolie, bien sûr, mais aussi épicurienne, complice, affectueuse et cultivée.

Cette dernière qualité est un préalable pour bien des hommes, selon Joan Paiement. «On a toutes sortes d'hommes sur notre site, mais tous veulent rencontrer des filles qui s'expriment bien, intelligentes et au fait de l'actualité, remarque-t-elle. C'est important puisqu'ils veulent parfois les amener dans leur monde à eux. Il faut qu'elles sachent se présenter et tenir une conversation.» Des employés de ChicChéri.com ont d'ailleurs des conversations téléphoniques avec toutes les candidates avant d'accepter leur inscription. Les hommes sont pour leur part rencontrés et leur profil, vérifié.

Agréable compagnie recherchée

Si certains cherchent une relation à long terme, d'autres ne veulent qu'une amourette, une compagne à temps partiel, voire une maîtresse. Certains sont mariés, d'autres célibataires. Comme les clients d'autres sites du genre, plusieurs voyagent beaucoup pour le travail. «Comme ils ne sont pas souvent chez eux, c'est difficile de garder une relation stable», explique Mme Paiement.

C'est justement à cause de son rythme professionnel débridé que Patrick*, 45 ans, s'est tourné vers un site de rencontres de ce genre. Il passe la moitié de l'année sur la route et n'aime pas fréquenter les bars pour draguer. «J'ai une vie un peu éclatée et je suis souvent seul, dit-il. J'aime bien passer mes soirées en agréable compagnie.» Son but: trouver des fréquentations dans les villes où il séjourne souvent. «Certaines filles veulent juste se faire sortir, d'autres préfèrent de l'argent. Ni l'un ni l'autre ne me dérange, tant que ça clique.» L'homme, qui gagne 300 000$ par année, raconte avoir de la difficulté à trouver une copine qui veuille être avec lui pour autre chose que son argent. «Les femmes que je connais sont comme des vautours. Elles tournent autour de moi juste parce que je suis riche, mais elles ne l'avoueront jamais. Au moins, avec les sites de sugar daddy, tout est clair et assumé. Pas d'hypocrisie.»

* Noms fictifs

Extraits de sites de rencontres



CE QU'ELLES CHERCHENT

KELLY, 20 ANS, DE MONTRÉAL

Elle cherche un homme âgé de 18 à 90 ans pour la soutenir financièrement.

Elle se décrit comme «souriante, simple et ouverte d'esprit».

«Je suis très ouverte alors j'attends vos propositions.»



LYDIA, 23 ANS, DE MONTRÉAL

Elle cherche un homme âgé de 30 à 45 ans qui gagne plus de 250 000$ par année.

Elle se décrit comme «une jolie jeune femme qui aime la vie, qui adore voyager et découvrir de nouvelles choses».

«Je veux un homme cultivé, généreux, qui aime la vie et voyager.»



LEXY, 24 ANS, DE QUÉBEC

Elle cherche un homme âgé de 19 à 90 ans pour la soutenir financièrement.

Elle se décrit comme «une petite Barbie blonde platine qui aime les vêtements un peut sexy, s'entraîner au gym et toutes les choses esthétiques».

«Je recherche un homme qui va prendre soin de moi et me gâter pour que je me sente comme une princesse. Dans ce cas, je serais toute à toi. Le mieux est qu'on ait chacun notre maison et qu'on se voit le plus souvent possible.»





CE QU'ILS CHERCHENT



BONNY, 53 ANS, DE SAINT-BASILE-LE-GRAND

Salaire annuel: entre 100 000 et 250 000$

Il cherche une femme âgée de 18 à 35 ans.

«Je pars pour le sud vers le 10 septembre... intéressée?»



DAN, 53 ANS, DE MONTRÉAL

Salaire annuel: entre 125 000 et 150 000$

Il cherche une femme plus jeune, sans préciser d'âge.

«Je suis prêt à gater une femme avec des repas, des rendez-vous galants, du magazinage et des voyages. Je ne veux pas de relation sérieuse.»



KERK, 46 ANS, DE SAINT-HIPPOLYTE

Salaire annuel: entre 100 000 et 250 000$

Il cherche une femme âgée de 27 à 35 ans.

«Je suis rendu à une étape dans la vie ou je peux me permettre les voyages et des balades en Harley.»



Note: Les citations ont été recopiées sur les profils internet des personnes concernées sans avoir été modifiées.

Monday 28 January 2013

Beauté, femmes et chevelure

Ma relation avec la beauté, en ce qui me concerne, est ambigüe.  J'ai appris à me mettre en valeur, mais j'ai plusieurs défauts éparpillés dans le visage et dans le corps.  Certaines femmes ont, ou ont eu, des visages sans défauts : Grace Kelly, Grace Jones, Catherine Deneuve, Naomi Campbell, Isabelle Adjani...

Je ne trouve pas que ma beauté physique soit à la hauteur de celle de ces femmes.  Par contre, je me suis fait plaisir dans des mises en scènes où j'ai pu tirer le maximum de mes atouts, me donnant parfois l'illusion d'être très belle.

Et je parle ici d'une beauté très éphémère, qui se capture sur film, avec beaucoup de fard, d'experts en maquillage, et d'artifices.  Une beauté très fragile, qui ne dure pas.  Même pour Catherine Deneuve...


Pour une femme, il reste difficile de ne pas répondre aux stéréotypes qui entourent la beauté féminine.  Celles qui les rejettent sont souvent jugées, mises à l'écart.  Je l'ai expérimenté lorsque je me suis rasé la tête, passant d'une image de femme romantique à celle d'une rebelle.  Ce geste, celui de me raser la tête, après avoir porté des cheveux longs de plus de deux pieds durant 16 ans, a choqué plusieurs personnes de mon entourage.  Pourtant, c'était un geste de curiosité, curiosité esthétique, curiosité de caractère : allais-je reculer, allais-je oser ? Durant son exécution, je ressentais une grande fierté d'avoir l'audace de ce changement radical dans mon esthétique corporelle.  Je riais intérieurement de la réaction anticipée de certaines personnes plus conservatrices.  Et je découvrais une autre moi, que je trouvais aussi belle qu'avec ses longs cheveux.  Un visage épuré, où tous les défauts étaient maintenant en évidence, mais où les yeux ressortaient avec beaucoup plus d'intensité.  Je me sentais soulagée de perdre enfin cette allure romantique qui convenait tant à l'idée qu'on se fait d'une femme "à sa place".  J'osais me départir de ma chevelure, un essentiel pour la femme, aux yeux de tant de gens.

On n'a pas compris pourquoi j'avais posé ce geste pour moi-même.  On me demandait si je l'avais fait pour offrir mes cheveux afin de confectionner des perruques pour les personnes atteintes de cancer.  On me demandait si c'était que j'avais attrapé des poux.  On ne pouvait croire que c'était un geste choisi, une décision esthétique, une simple envie de passer à autre chose.  C'était, par ailleurs, un geste que j'avais mûri, pesé et analysé trois ans avant sa réalisation.

Je reste pourtant convaincue que les femmes doivent prendre conscience de l'importance de leur liberté, car, plus les femmes seront libres, plus elles pourront être réellement belles, c'est-à-dire épanouies, confiantes et à l'aise de devenir l'être qu'elles souhaitent exprimer.  Certaines femmes aux visages durs, comme Callas, ont pu laisser dans l'Histoire l'empreinte d'une beauté à couper le souffle, malgré des imperfections physiques, grâce à leur caractère, à l'expression de leur pouvoir, de leur art, de leur intelligence.

Sunday 27 January 2013

Thursday 17 January 2013

Dernière chance de voir l'exposition : La Tour / Last chance to see the exhibition : The Tower













































Céline B. La Terreur : La Tour, images tirées de la vidéo, 23 minutes, stéréo, 2013

Remerciements à C.O.V.A. (Comité des Orphelins Victimes d'Abus)

(English follows)

La Divine Tragédie : La Tour
Exposition solo
Installation
24 janvier - 16 février 2013
Galerie Joyce Yahouda
372 rue Sainte-Catherine Ouest, espace 516 (Métro Place-des-Arts)

514-875-2323

Vernissage samedi le 26 janvier 2013 à 16h

L'artiste présentera une performance en état de transe hypnotique les samedis 26 janvier, 2, 9 et 16 février 2013, de midi à 17h.

L’exposition La Tour de l’artiste Céline B. La Terreur aborde les thèmes de la maternité et de la folie au travers du drame des Orphelins de Duplessis.

L’artiste Céline B. La Terreur demeure depuis plusieurs années sur l’ancien site du jardin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine (anciennement nommé St-Jean-de-Dieu). 

Sa première expérience de la maternité s’est déroulée avec  l’imposante tour de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine en toile de fond. 

Depuis deux ans, l’artiste s’est investie dans une recherche personnelle sur l’histoire de ce lieu riche en secrets. 

Suite à des recherches sur internet et à plusieurs communications téléphoniques, elle a rencontré des Oprhelins de Duplessis qui lui ont livré des témoignages au sujet de leur expérience  à St-Jean-de-Dieu. Ainsi, elle a redécouvert une véritable tragédie : l’histoire douloureuse des Orphelins de Duplessis. 

Un drame où des scandales sont encore, aujourd’hui, étouffés par le gouvernement provincial. 

Une histoire qui aborde des questions graves au sujet des valeurs qui dessinent la société québécoise. 

Une histoire qu’il ne faut pas oublier.

C’est par le biais d’une vidéo, de tableaux et de sculptures, que l’artiste exprimera ses craintes, ses questionnements, ses réflexions de femme et de mère, face à cette troublante tragédie.

 
Céline B. La Terreur

Céline B. de la Sainte Terreur, Protectrice des Femmes
Huile sur lin
26 ¾’’ x 36’’ (68 x 91,5 cm)
2012
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Céline B. La Terreur : The Tower, video stills, 
23 minutes, stereo, 2013

Thanks to C.O.V.A. (Comité des Orphelins Victimes d'Abus)


The Divine Tragedy : The Tower
Solo Exhibition
Installation 
January 24 - February 16, 2013
Joyce Yahouda Gallery372 rue Sainte-Catherine West, space 516 (Place-des-Arts Metro)
514-875-2323


Opening on Saturday, January 26th, at 4 PM

The artist will present a performance into a state of hynoctic transe on each Saturday (January 26, February 2, 9 and 16, 2013), from noon to 5 PM.

The Tower, the latest exhibit from artist Céline B. La Terreur, explores the notions of motherhood and madness through the drama of the Duplessis Orphans.

For the last few years, Céline B. La Terreur has lived on the site of what used to be the garden of the Louis-H. Lafontaine (formerly Saint-Jean-de-Dieu) Hospital, whose imposing tower served as a backdrop to her first experiences as a mother.

The artist spent two years studying the site, uncovering a history rife with secrets.

Reaching out to former Duplessis Orphans, she collected accounts of their experiences at the St-Jean-de-Dieu Hospital, revealing the tragedy of their painful history.

A tragedy in which, to this day, scandalous revelations are still silenced by the provincial government.

A tragedy that shakes the moral pillars of Québec’s society.

A tragedy that must not be forgotten.

Through video, painting, and sculpture, the artist expresses her fears, uncertainties, and musings, peering into this tragedy thorough the dual lenses of motherhood and womanhood.

(Translation : Marc Bertola & Geneviève Desaulniers)


Celine B. La Terreur

"Celine B. of the Saint Terror" (sic): Guardian of Women
Oil painting on linen
26 ¾’’ x 36’’ (68 x 91,5 cm)
2012