Monday 11 May 2015

Le misogyne à qui je pardonne tout

Même si dans plusieurs chansons, il traite la femme de salope, de pute, de gueuse, de vache - et j'en passe - Georges Brassens est un de mes chanteur et poète préféré, depuis plus de vingt ans.

Et on aura compris que je le traite de misogyne avec beaucoup d'ironie.

D'autant plus qu'il n'insulte pas que les femmes - et sous ses insultes, il y a une douleur qui s'exprime avec beaucoup de profondeur et surtout, un éclat de rire contagieux.

Quand j'ai le coeur gros, je serais tentée de mettre un disque de Brel, mais j'ai compris que mieux valait couper court avec mes tendances masochistes.  Brel, mieux vaut pour moi l'écouter quand j'ai le coeur gai. Alors, quand je suis triste, agitée, ou que je commence à sentir un peu trop d'angoisse, j'écoute Brassens.

Brassens a le don de dédramatiser les orages de la vie, la peur de la mort, les coeurs brisés avec une finesse et un humour merveilleux. Il aborde plusieurs thèmes qui me sont chers, notamment, l'anticonformisme et l'impermanence des choses.  Ceci dit, il a des chansons tristes, mais il ne tombe jamais dans l'extrême pathétique comme Brel peut le faire parfois.

Je cite ici ce qu'il dit dans une entrevue de 1979 : 

"...Vous viendriez me dire : "Il m'est arrivé tel malheur", vous auriez 18 ans, je vous aurais vu pleurer dans le coin, là-bas, parce que vous m'auriez dit qu'une fille vous avait laissé dans telles ou telles circonstances, bon! Je vous aurais dit : "T'en fais pas, mon petit, c'est pas grave".  Bien sûr c'est très grave de perdre ses billes ou d'avoir son ballon ou sa première bulle de savon qui crève, mais je vous aurais dit : "T'en fais pas mon petit".  Bien que les chagrins d'enfance ne s'arrangent jamais finalement.  Peut-être que la bulle de savon qui est crevée l'est définitivement et qu'on ne s'en remet jamais.

Mais enfin, je vous aurait dit ça, et petit à petit tout ça aurait cheminé en moi, et, à l'aide d'autres histoires analogues à la vôtre, j'aurais fini, parce que c'est ma vocation, de jouer avec les mots, tout en prenant part à votre chagrin, par faire une chanson.  Vous voyez?"






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