Les seins politiques de Xenia
05 juin 2013
NATHALIE PETROWSKI
La Presse
Le 25 octobre, Xenia Chernyshova s'est présentée au Ikea de l'arrondissement de Saint-Laurent pour protester contre la décision de la chaîne d'effacer toutes les femmes de son catalogue en Arabie saoudite.
PHOTO: ARCHIVES LA PRESSE
Diplômée de l'École nationale de théâtre en 2009, Xenia a, depuis, tenu toutes sortes de petits rôles à la télé - dans La promesse, Les rescapés - et au théâtre dans L'Opéra de quat' sous et Le bourgeois gentilhomme.
Mais le plus grand rôle à ce jour de cette comédienne de 27 ans, mère d'un enfant de 2 ans, est celui qu'elle a tenu samedi au collège Vanier, à titre de porte-parole de la section montréalaise de Femen, un mouvement féministe radical né en Ukraine.
Samedi dernier, alors que l'ex-premier ministre de la Tunisie et actuel secrétaire général du Parti islamiste tunisien, invité par les Tunisiens solidaires de Montréal, venait de prendre la parole, Xenia est passée à l'attaque, façon Femen. Elle a bondi sur scène, a enlevé son t-shirt et montré ses seins nus en criant «Free Amina» - en référence à une jeune Tunisienne emprisonnée pour s'être affichée nue sur l'internet avec le slogan: «Mon corps m'appartient».
Il n'en fallait pas plus pour que des fiers-à-bras tunisiens, pas solidaires pour un sou, sautent sur Xenia, la jettent brutalement par terre, lui tirent les cheveux et passent à un cheveu de la tabasser. Si c'est ça, la solidarité à Montréal en 2013, alors bravo. Oui, vraiment, bravo les gars.
Heureusement, quelques Tunisiens se sont interposés pour la protéger. Et surtout, heureusement, quelqu'un a eu la bonne idée de filmer le tout et d'afficher la vidéo sur YouTube.
Grâce à la vidéo, Xenia est devenue la saveur du jour hier, multipliant les entrevues à la télé et à la radio. Et comme elle est très jolie et pas conne, inutile de préciser que les médias se sont régalés.
Si certains se demandent encore quelle peut être l'utilité d'une section Femen à Montréal, là où les droits des femmes ne sont pas bafoués, Xenia vient d'apporter un argument de poids.
N'eût été son intervention, personne n'aurait su que le secrétaire général du Parti islamiste tunisien venait faire du prosélytisme à Montréal. Personne n'aurait pu voir à l'oeuvre la brutalité des islamistes à l'égard des femmes qui osent les contredire, ici même dans une ville où les femmes sont en principe libres et égales aux hommes.
Au téléphone, hier après-midi, Xenia m'a longuement parlé de sa démarche. Premier constat: la comédienne n'est ni folle ni hystérique. C'est une jeune femme structurée, cohérente, consciente qu'elle vit dans une société égalitaire, mais soucieuse du sort des femmes dans le reste du monde qui n'ont pas cette chance.
Arrivée au Québec avec ses parents à l'âge de 12 ans, elle a grandi à Sept-Îles, avant de venir étudier le théâtre à Montréal de 2005 à 2009.
Son engagement politique remonte à l'été dernier. À la faveur d'un voyage en Ukraine, elle a rencontré les activistes de Femen, qui militaient contre la prostitution et le tourisme sexuel.
«De voir ces femmes se tenir debout, elles qui, comme moi, ont été élevées à se taire dans une démocratie qui est en réalité une démocrature, m'a émue aux larmes. J'ai immédiatement voulu me joindre à leur cause.»
Comme toutes les militantes de Femen, Xenia croit que ses seins sont politiques. «Je ne suis pas une exhibitionniste dans la vraie vie. Je suis plutôt timide et effacée, mais me montrer les seins nus, c'est une façon de désérotiser mon corps et d'en faire un instrument d'intervention politique provocant, et choquant pour certains», dit-elle.
Son intervention au collège Vanier était sa troisième depuis l'été dernier. Le 25 octobre, Xenia s'est promenée les seins nus chez Ikea pour protester contre la décision de la chaîne d'effacer toutes les femmes de son catalogue en Arabie saoudite. Puis, le 4 avril, Xenia et une dizaine de sympathisants de Femen, hommes et femmes confondus, ont manifesté devant le consulat tunisien à Montréal pour appuyer Amina Tyler, dont le procès doit bientôt débuter en Tunisie.
Samedi, c'est à la demande de Tunisiens laïcs de Montréal que Xenia s'est pointée au collège Vanier. Elle était accompagnée d'un ami, qui s'est carrément fait tabasser quand les islamistes purs et durs dans la salle ont compris qu'il était son complice.
Après qu'on l'a expulsée manu militari de la salle et qu'on a recouvert ses seins nus d'un t-shirt, de jeunes Tunisiens ont débattu avec Xenia pendant 40 bonnes minutes dans un couloir. La discussion a été émotive, mais au moins, cette fois, personne n'a cherché à faire taire Xenia. Pendant ce temps, le secrétaire général du Parti islamiste tunisien a tenté de reprendre la parole. Mais le chaos s'était installé dans la salle, désormais divisée, et il a été obligé de couper court à son discours.
C'est dire que ce jour-là, une jeune femme libre et téméraire, avec ses seins nus comme seule arme, a fait oeuvre utile. Contre l'intégrisme et pour toutes les femmes qui n'ont pas la même chance qu'elle.
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Inde: une touriste américaine victime d'un viol collectif
04 juin 2013
Agence France-Presse
New Delhi
Une touriste américaine a été violée par un chauffeur de poids lourd et deux complices dans un État du nord de l'Inde, a annoncé mardi la police.
«La femme de 30 ans a été violée lundi soir par des hommes dans un camion. Ils lui avaient proposé de la conduire (quelque part) et elle a accepté», a déclaré à l'AFP un policier de l'État de l'Himachal Pradesh, Abhimanyu Kumar.
Le viol collectif s'est produit à Manali, une bourgade dans les contreforts de l'Himalaya prisée des touristes et située à environ 500 km de la capitale fédérale indienne, New Delhi.
Des examens médicaux ont confirmé que la touriste avait été violée, a indiqué M. Kumar, précisant que la police recherchait les auteurs présumés.
«La femme n'a pas mémorisé la plaque d'immatriculation du poids lourd et elle ne comprenait pas de quoi parlaient les suspects (dans le camion). Ils ont roulé jusqu'à un coin isolé et l'ont violée pendant près d'une heure», a dit le policier.
Tous les conducteurs de poids lourds à Manali ont reçu l'ordre de se présenter au commissariat local, dans le cadre de l'enquête.
Ce nouveau fait divers intervient au lendemain de l'annonce par la police de Calcutta (est) de l'arrestation d'un homme d'affaires local soupçonné d'avoir drogué et violé une Irlandaise de 21 ans, employée dans une association caritative locale.
Les affaires d'agressions sexuelles en Inde sont sous les feux de l'actualité depuis le viol collectif d'une étudiante de 23 ans dans un autobus à New Delhi en décembre dernier, suivi de sa mort treize jours plus tard.
La nature particulièrement ignoble de cette agression a profondément choqué l'opinion en Inde et suscité un débat sur la façon dont les femmes étaient traitées dans ce pays encore largement dominé par les hommes. De nombreuses voix se sont élevées contre l'apathie de la police et de la justice dans les affaires d'agressions sexuelles.
Une touriste suisse sillonnant l'Inde à vélo avec son mari a été violée en réunion dans l'État du Madhya Pradesh (centre) en mars dernier tandis qu'une touriste sud-coréenne a affirmé avoir été droguée et violée dans ce même État en janvier par le fils du propriétaire de l'hôtel dans lequel elle séjournait.
04 juin 2013
Agence France-Presse
New Delhi
Une touriste américaine a été violée par un chauffeur de poids lourd et deux complices dans un État du nord de l'Inde, a annoncé mardi la police.
«La femme de 30 ans a été violée lundi soir par des hommes dans un camion. Ils lui avaient proposé de la conduire (quelque part) et elle a accepté», a déclaré à l'AFP un policier de l'État de l'Himachal Pradesh, Abhimanyu Kumar.
Le viol collectif s'est produit à Manali, une bourgade dans les contreforts de l'Himalaya prisée des touristes et située à environ 500 km de la capitale fédérale indienne, New Delhi.
Des examens médicaux ont confirmé que la touriste avait été violée, a indiqué M. Kumar, précisant que la police recherchait les auteurs présumés.
«La femme n'a pas mémorisé la plaque d'immatriculation du poids lourd et elle ne comprenait pas de quoi parlaient les suspects (dans le camion). Ils ont roulé jusqu'à un coin isolé et l'ont violée pendant près d'une heure», a dit le policier.
Tous les conducteurs de poids lourds à Manali ont reçu l'ordre de se présenter au commissariat local, dans le cadre de l'enquête.
Ce nouveau fait divers intervient au lendemain de l'annonce par la police de Calcutta (est) de l'arrestation d'un homme d'affaires local soupçonné d'avoir drogué et violé une Irlandaise de 21 ans, employée dans une association caritative locale.
Les affaires d'agressions sexuelles en Inde sont sous les feux de l'actualité depuis le viol collectif d'une étudiante de 23 ans dans un autobus à New Delhi en décembre dernier, suivi de sa mort treize jours plus tard.
La nature particulièrement ignoble de cette agression a profondément choqué l'opinion en Inde et suscité un débat sur la façon dont les femmes étaient traitées dans ce pays encore largement dominé par les hommes. De nombreuses voix se sont élevées contre l'apathie de la police et de la justice dans les affaires d'agressions sexuelles.
Une touriste suisse sillonnant l'Inde à vélo avec son mari a été violée en réunion dans l'État du Madhya Pradesh (centre) en mars dernier tandis qu'une touriste sud-coréenne a affirmé avoir été droguée et violée dans ce même État en janvier par le fils du propriétaire de l'hôtel dans lequel elle séjournait.
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