Il arrive que j'utilise mon image de façon narcissique. J'aime me mettre en scène, essayer une grande variété de costumes, de maquillages, de décors. On dirait que je cherche à découvrir quel personnage me convient le mieux.
J'ai passé des années à m'inspirer de Maria Callas, à essayer de la comprendre. J'ai dessiné Grace Jones, Marilyn Monroe, Anna Pavlova, Lise Watier afin de rendre hommage à leur audace, à leur pouvoir, à leur excellence.
J'ai maintenant l'intuition que je dois parler au travers de la Femme que je connais le mieux : moi-même. Au sens strict, je suis par moment égocentrique.
Je crois qu'on ne peut vraiment parler que de soi, et pour soi. Ma vision du monde, ma compréhension, mes fascinations : voilà ce que j'ai à offrir. En exprimant mes réflexions, mes fascinations, mes rêveries, j'ai toutefois le sentiment de parler au nom de plusieurs femmes.
Je scrute, j'analyse les émotions et les événements de ma vie, j'essaie d'en comprendre le sens et de l'intégrer dans un tout plus grand que moi. Je crois que ce questionnement de l'identité n'est pas futile et n'est pas étranger aux autres. C'est là que j'arrive à me détacher de mon sentiment d'égocentrisme.
Ce processus d'analyse et de questionnement passe par mon image. Lorsque je documente mon corps dans une panoplie de costumes et d'attitudes, c'est comme si je cherche à atteindre une Femme idéale, remplie de puissance, de confiance, d'assurance et de beauté. Le corps, dans mes autoportraits, révèle une quête intérieure intense et désespérée. Je dévoile une Femme qui a soif de contrôle, d'affirmation, d'élégance, de pouvoir. Je n'arrive jamais à trouver cette Femme tout à fait, c'est pourquoi je continue à chercher, chercher, chercher...
No comments:
Post a Comment